La villa Aozora (villa de Dorinne)

Toutes les créatures de Dieu sont empruntes de péché et de blasphème. Les uns haïssent, détestent et se permettent de pardonner, les autres seront avares et vénals, gourmand, luxurieux et bien mieux encore. Ma capacité est celle de révéler et de contrôler ces ombres inhérentes à tout être vivant.

Lorsque le Premier. L'ange qui trahit Dieu descendit aux enfers, il fut le premier à vérifier cette vérité. Dieu lui-même est emprunt d'ombre. Et pourtant cela ne revient pas à dire que je contrôle Dieu, je ne suis que... Lady Aozora.

L'assassinat d'Orvart, précédent seigneur démon, parcourue tout les enfers et mis les feu aux poudres. Les seigneurs se pressèrent au palais Descris et manifestèrent tant et si bien leurs interrogations, leur colère et leur crainte de cette usurpation du pouvoir seigneurial que le roi fut contraint de me convier dans les plus brefs délais dans sa demeure. Il en résultat que ma rencontre avec ces messieurs me fit tant rire que je vexa la moitié de la cours d'ombre. J'étais devenue l'ennemie des uns et la rivale des autres.
Une femme.
Une non noble.
J'ai tout essuyé avec excellence, à tel point que mes piques et réponses firent de cette invitation le meilleur spectacle de bouffonerie auquel le roi eu pu participer. Et que je traine dans la boue, que j'humilie ses seigneurs ne sembla pas le contrarier, bien au contraire. C'est pour cette simple raison, qu'il ait rit plus que de coutume, qu'il accepta avec une joie malsaine de me genou à terre pour prêter serment. Je fit allégence à mon roi.
La premier femme à atteindre ce titre, ce rang, je fis pas mal de jalouse et je me voyais comme la première au même titre que le Premier démon qui foula au pied les enfers.

Je refusais l'invitation à vivre au palais et en même temps de raviver sincèrement les colères des nobles, j'accusais leur irritation d'un sourire arrogant et m'en suis retourner en Désert de Laride. Il m'était concédé l'Est du désert. Ma terre, mon domaine serait donc le désert d'Aozora.

Si la chaleur de ce désert ne pouvait plus rien contre moi, je fatiguais à force de le traverser, mon envie de rester sur mes terres nouvellement acquises je rejoignis une villa auparavant abandonnée en plein coeur du domaine. Minuscule Oasis fournissant l'eau et la nourriture nécessaire à une unique maisonnée...
Des architectes, des maçons et maîtres, des tailleurs et forgerons se joignirent à mon escorte pour la traversée du désert et au beau milieu du chemin, alors que mon cheval sabotait patiemment le sable, ils prirent la décision d'entamer les travaux avant mon arrivée et d'un portail s'en allèrent. Je mis plus d'une semaine à rejoindre l'oasis sur le dos de mon lipizzan, Ordali ; à mon arrivée je constatais avec plaisir que les travaux avaient miraculeusement bien avancés.


-Lady Aozora, l'aile ouest de la villa est déjà achevée, fit un simple chef de chantier, nous avons dépéchés un missi pour embauché du personnel. Il sera...


Je ne l'écoutais pas. Je me fichais royalement des attentions de ce démons, ce type était pourtant l'un de mes sujets... Je continuais d'avancer sur le dos de mon cheval, ne sentant plus la chaleur de cette étrange lumière sur mes épaules ; je fis grimper le perron à l'étalon.
Dans la panique on ouvrit les grandes portes donnant sur le hall d'entrée. L'animal y pénétra et de ses sabots frappa le marbre, avant de s'étouffer dans un tapis bordant l'escalier inachevé.

J'appréciais le plafond haut, de marbre noir veiné d'argent et d'orichalque, il y avait ce tapis que l'on avait coutume de dire qu'il dévoilait les mauvais invités. Les glyphes dessinés sur les franges blanches attestant du caractère magique de l'objet. La coutume voulait qu'il y en ai un dans le hall et je m'amusais à le faire piétiner par Ordali. Je m'en fichais tout autant que les autres choses appartenant à mon domaine, les hommes,les animaux, les objets... Ce n'était ni plus ni moins que mes possessions.

Posant pieds à terre j'abandonnais la lipizzan et gagnais en quelques pas vifs la porte de l'aile ouest.
L'ouvrant, je découvris un agréable petit salon donnant sur 7 portes. Je les visiterai une autre fois. J'avisais la banquette en trois morceau encerclant une table d'ébène et de verre, je vis une large vasque d'eau dans laquelle trônait en son milieu une coupelle nourrissant des lotus sanguins. Ces fleurs rares et magnifiques ne se nourrissaient que d'une chose. Du sang des anges. Il me faudrait élaguer les rangs célestes pour récupérer de quoi faire plaisir à mes nouvelles amies...

Je m'installais dans ce salon, claquais des doigts et commençais déjà à organiser la maison. J'étais une reine dans son palais et je comptais bien leur montrer à quel point j'étais unique en mon genre.